Éric Seydoux est né le 23 juin 1946. Après avoir obtenu son baccalauréat en philosophie au Lycée français de New York, il suit durant deux ans des cours de peinture, dessin, et lithographie à l’Art Students League de New York. Il travaille parallèlement en atelier avec le peintre Dan Stacy, enseignant au MoMA de New York.
À l’âge de 21 ans, il apprend la sérigraphie à l’atelier Paris-Arts dans le Ve arrondissement, régulièrement fréquenté par des artistes tels Bernard Rancillac ou Peter Klasen, Corneille ou Zeimert. Il réalise notamment, lors de ces trois ans d’apprentissage, des planches pour Jean Dubuffet.
En mai 68, toujours apprenti, Guy de Rougement, rencontré à l’école des Beaux-Arts de Paris, lui demande d’y monter et d’y gérer un atelier de sérigraphie. En sortiront par centaines les célèbres affiches ! La technique est entrée dans les lieux et Éric Seydoux n’est dès lors plus un inconnu (lire Éric Seydoux à propos de mai 68).
En 1974, il crée avec Jack Pesant son propre atelier de sérigraphie d’art « L’Atelier », à Paris dans la XIVe arrondissement. Ils y impriment des planches de Cueco, Rabinowitz, Fleury, Fromanger, Buraglio, Casadesus… La Galerie Lahumière leur passe régulièrement commande pour des tirages de Vasarely, Herbin ou Soisson.
Bien des collaborations de L’Atelier naissent alors dans le domaine de l’illustration. Éric Seydoux, qui crée au passage les Éditions Apaar, devient lui-même éditeur d’estampes mais également de livres et de portfolios. Spider Hope de l’artiste américain Bob Zoell et Femme de dos, de face de Lydie Arickx sont parmi ses premières éditions. Gilbert Shelton, Crumb, Willem, Kiki Picasso, Caro, Muzo ou encore Pascal Doury sortent des presses de L’Atelier. Il crée une collection L’Atelier et participe au Festival de la BD d’Angoulême où il présente sérigraphies et portfolios dans la veine fanzine. Paquito Bolino, du Dernier cri à Marseille, travaille un temps à L’Atelier. Puis Loustal, Floch’, François Avril, Yves Chaland, Lionel Koechlin, Dupuy et Berberian. Vient ensuite le temps des illustrateurs à la ligne plus claire, pour des livres, portfolios et estampes, et des coéditions avec la galerie Médicis.
Il travaille avec Hantai, Soulages. À la fin des années 80, ses choix d’éditeur se sont ancrés dans l’art contemporain et il édite des artistes plus installés pour soutenir des talents émergents. En 1990 et 1991, sortent de L’Atelier des éditions de Jeff Gravis, Frédérique Lucien, Shirley Jaffe et Pierre Buraglio, artistes avec lesquels il réalisera sur vingt ans de nombreux projets ; sa première collaboration avec Claude Viallat date de 1994.
En 1994, il est membre fondateur de l’association « Les Ateliers » qui réunit – une première – des imprimeurs d’art de toute technique.
Éric Seydoux investit dans un matériel toujours plus performant (nouvelle machine, écrans aux trames aléatoires) lui permettant des solutions innovantes et encore plus de finesse. Il peut imiter le grain du fusain, produire des tons aquarellés, obtenir un rendu parfait dans l’impression de photos.
Il réalise de nombreux livres d’artistes : celui de Jacques Monory et Tanguy Viel, Accidents, dans le cadre de Bibliophilie – pour le ministère de la Culture –, Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire et Daniel Buren aux Éditions du Solstice, Le Souffle à la surface, illustré par 12 artistes contemporains à partir de textes choisis par eux…
Il réalise des impressions sur verre pour la Biennale de Venise et effectue régulièrement des travaux pour la galerie Yvon Lambert mais aussi pour l’Artothèque de Caen, le Musée d’art moderne de la ville de Paris, le Centre d’art contemporain de Vassivière en Limousin, le Conseil général de la Seine-Saint- Denis, le Festival d’Automne et la Galerie Frank de Paris, l’Imprimerie nationale, le Musée d’art contemporain Mac-Val, le Musée Matisse au Cateau-Cambrésis… et collabore avec de nombreux artistes de renom tels que : Arman, Ben, Pierrette Bloch, Pierre Buraglio, Sophie Calle, Sempé, Jean Dewasne, Louise Bourgeois, Jean Dubuffet, Gérard Fromanger, Monique Frydman, Gérard Garouste, Paul Armand Gette, Herbin, On Kawara, Joseph Kosuth, Barbara Kruger, Yayoi Kusama, Peter Klasen, Nam June Paik, Bernard Rancillac, Claude Viallat…
Éric Seydoux participe à nombre d’expositions dans des musées, artothèques, et aux principaux salons – en son temps le Saga, puis Art-Basel, la Fiac, Artist Book, Showoff, ArtParis. Aussi dans des lieux tels l’École des Beaux-Arts de Quimper, chez Jean Fournier, Éric Dupont, Artcurial…
Enfin, il organise deux fois l’an des expositions dans son atelier-galerie avec de nouvelles pièces créées pour l’occasion.
En janvier 2008, Éric Seydoux est promu officier dans l’ordre des Arts et des Lettres, et quelques mois plus tard Maître d’art.
Son expérience et sa maîtrise l’ont amené à l’enseignement : d’une part de 1971 à 1979 à l’Ensad, d’autre part de 1996 à 1999 à l’École Estienne.
Éric Seydoux est décédé en 2013.