Étymologiquement, le nom de sérigraphie vient du mot latin sericum, qui veut dire soie, car les premiers écrans étaient en soie. C’est un procédé d’impression proche du pochoir. Une gaze est tendue sur un cadre en bois ou en métal. Les mailles de cette gaze sont laissées ouvertes là où l’on souhaite encrer, et obstruées à l’endroit des blancs. On pose l’écran sur le support à imprimer, puis l’encre est versée sur l’écran et forcée à travers les mailles ouvertes à l’aide d’une raclette en caoutchouc.
Le pochoir est une des plus anciennes expressions graphiques de l’Humanité. Sur les parois des grottes peintes par nos ancêtres hominidés, il est courant d’apercevoir une main, la main de l’artiste en réalité, posée à même la paroi et cernée de couleur, à la fois touchant témoignage d’humanité et véritable première expression graphique.
Les « Katagami » japonais du XVIIe siècle étaient des pochoirs dont les éléments étaient reliés par des cheveux, ce qui autorisait des décors très élaborés, mais on était encore loin de la sérigraphie. Celle-ci se développe en Angleterre au XIXe siècle, et en France, sous le nom d’ « impression à la Lyonnaise » vers le début du XXe siècle, mais sa véritable croissance se fera en Europe après la Seconde Guerre mondiale. Seule technique permettant d’imprimer sur tous les supports, le procédé connaît une progression industrielle rapide.
Les exigences des industriels ayant mis à notre disposition des outils adaptés à beaucoup de situations, cette technique constitue pour un artiste une excellente manière de créer des multiples, car presque toutes les formes d’expression sont possibles. Au-delà, elle leur permet d’investiguer son champs comme media à part entière.
Selon le projet envisagé, elle permet de faire appel à divers procédés d’élaboration et d’utiliser différents types d’écran pour l’impression. Ainsi, les trames stochastiques ou traditionnelles donnent de très beaux rendus d’œuvres en demi-ton. Avantage majeur : la sérigraphie s’adapte à n’importe quel support.